samedi 12 novembre 2016

Jésus, Fils de Dieu

Les entretiens du dimanche
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Jésus, Fils de Dieu


Résumé des chapitres précédents
Candide est une jeune femme en recherche de spiritualité; elle s'est adressée à son ami Théophile, diacre permanent, qui a accepté de l'aider. Ils se retrouvent chaque dimanche pour un entretien, auquel un invité peut se joindre. Ainsi nous avons fait la connaissance de François, moine franciscain, de Louis diacre permanent, tous deux amis de Théophile, de Cécile une amie de Candide. C'est le Père Stanislas qui les accueille en son église,
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Dimanche dernier, Théophile avait esquissé un portrait de Jésus, mais de Jésus en tant qu'homme. Qu'en est-il de Jésus, Fils de Dieu et Dieu lui-même, comme le proclame le credo des chrétiens?
Le Père Stanislas et Théophile se doutaient bien que Candide poserait la question. Ils étaient hésitants sur la manière d'aborder ce sujet, d'autant que le Père Stanislas serait absent; il était dans l'obligation d'accompagner son évêque à une réunion. Théophile avait téléphoné à son ami, frère François, qui avait accepté de venir ce dimanche; ils attendaient Candide, qui curieusement ne s'était pas manifesté les jours précédents.
Enfin elle arriva.
- "Bonjour! Ah! Frère François, je suis bien contente de vous revoir."
- "Moi aussi, Candide"
- "Le Père Stanislas n'est pas là?"
- "Non, il accompagne son évêque à une réunion… Quoi de neuf, amie?"
-"Une question: tu m'as parlé de Jésus la semaine dernière. Mais, ce n'était qu'un portrait d'homme, exceptionnel bien sûr, mais seulement homme. Pourquoi les chrétiens disent-ils de lui qu'il est le fils de Dieu?"
- "Et voilà!! s'écria Théophile… Frère, j'avais raison en te disant que Candide poserait cette question! Fine mouche, notre amie, n'est-ce pas."
-"Candide, intervint frère François, je vois que tu manifestes beaucoup de curiosité et d'intérêt dans ta recherche. C'est bien.
Je vais être un peu long. Aussi écoute-moi avec attention sans m'interrompre, si tu veux bien.
Voilà. Depuis la fin du premier siècle de notre ère, les chrétiens proclament leur foi dans le credo. Credo est un mot latin qui signifie <je crois>.
Il y a deux formes pour ce credo, qui résultent de l'approfondissement de leur foi en Dieu: le premier credo, appelé Symbole des Apôtres, s'exprime ainsi:
Je crois en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur,
qui a été conçu du Saint-Esprit,
est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate,
a été crucifié, est mort et a été enseveli,
est descendu aux enfers,
est ressuscité des morts le troisième jour,
est monté aux cieux,
est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d'où il viendra juger les vivants et les morts.

Le second credo, plus tardif et dénommé Symbole de Nicée-Constantinople,  est plus complet en ce qui concerne Jésus. Le voici:
 Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles:
il est Dieu, né de Dieu,
lumière, née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu,
engendré, non pas créé, de même nature que le Père;
et par lui tout a été fait.
Le texte en dit un peu plus sur Jésus, mais je n'ai retenu que ce qui est à comparer avec le symbole des Apôtres.
As-tu des questions?"

Candide avait écouté attentivement le frère François. Elle gardait maintenant un silence qui était la marque d'une réflexion profonde. Frère François et Théophile attendaient patiemment, en silence eux aussi, mais un peu perplexes; qu'allait-elle dire? Ils redoutaient son esprit incisif. Enfin, Candide sortit de son silence:
-" Le premier credo ne dit pas que Jésus est Dieu, à la différence du second. Pourquoi? Et puis, pourquoi l'appellent-ils <Fils unique de Dieu>? "
Théophile et frère François avaient bien raison de craindre les remarques de Candide!
C'est le frère François qui lui répondit:
- " Pour les chrétiens, Jésus est Fils de Dieu, comme le proclame l'évangéliste Marc dès le début de son évangile: <Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu> [Mc 1, 1]
Le mot Seigneur a une signification bien précise. À Moïse et à son peuple, Dieu a dit son nom lors de l'épisode du buisson ardent:
Moïse dit : « J'irai donc trouver les fils d'Israël, et je leur dirai : 'Le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous.' Ils vont me demander quel est son nom ; que leur répondrai-je ? » Dieu dit à Moïse : « Je suis celui qui suis. Tu parleras ainsi aux fils d'Israël :'Celui qui m'a envoyé vers vous, c'est : JE-SUIS'. » Dieu dit encore à Moïse : « Tu parleras ainsi aux fils d'lsraël : 'Celui qui m'a envoyé vers vous, c'est YAHVÉ, c'est LE SEIGNEUR, le Dieu de vos pères, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob'. C'est là mon nom pour toujours. [Exode 3,13-15]

Les Grecs utiliseront le mot Kyrios qui se traduit par Seigneur. Dire Jésus Kyrios, Seigneur, c'est donc le mettre sur le même plan que Dieu, et lui reconnaître le Nom qui est au-dessus de tout nom [Ph 2, 9]. La formule "Jésus-Christ est Seigneur" est l'une des expressions de foi les plus utilisées par les premières communautés chrétiennes pour dire la divinité de Jésus. [Ac 2, 36; Rm 10, 9; 1 Co 12,3; 2 Co 1, 2 & 4, 5; Ph 2, 11]."

Candide avait pris des notes pour relire, à tête reposée, ce que frère François venait de lui dire.
-" Dieu ne peut pas mourir. Jésus cependant est mort sur une croix, quand les Romains le crucifièrent." Candide exprimant ainsi ce qu'elle pensait.
-" Oui, continua frère François. C'est pourquoi nous croyons fermement au témoignage de ses disciples, quand ils annoncèrent sa résurrection."
-"Donc, si Jésus est ressuscité, c'est parce qu'il est Dieu?" dit-elle avec un soupçon de doute.
-"Oui"
-"Mais alors, pourquoi, vous , chrétiens, dites-vous que votre religion croit en un seul Dieu, c'est-à-dire que votre religion est monothéiste, alors que vous soutenez que vous vénérez Dieu Père, Jésus Fils de Dieu, et l'Esprit-Saint qui est Seigneur et qui donne la vie, qui procède du Père et du Fils, et qui, avec le Père et le Fils, reçoit même adoration et même gloire?, comme l'énonce le credo de Nicée-Constantinople?"
- "Je crois, dit Théophile, que nous allons en rester là pour aujourd'hui. Vois-tu, Candide mon amie très chère, il est nécessaire que tu médites tout ce que François vient de te dire, avant que de poursuivre sur la résurrection de Jésus et le mystère de la Sainte Trinité."
Frère François abonda lui aussi en ce sens.
-"Merci, mes amis. Je vais suivre votre conseil… et préparez-vous pour dimanche prochain, car j'aurais des questions."
-"Le contraire serait bigrement étonnant."
Et ils se séparèrent en toute amitié.

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Proposition de méditation

Dans la foulée des deux entretiens sur Jésus, nous vous proposons de méditer sur un passage de l'évangile de saint Marc, au chapitre 8 (passages parallèles: Mt 16, 13-20 ; Lc 9, 18-21). Les deux questions sont en caractères gras ci-après
27 Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? »
28 Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. »
29 Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. »
30 Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne.

Note :
Le titre de “ prophète ” que Jésus n’a revendiqué que de façon indirecte et voilée, mais que les foules lui ont clairement donné,  avait une valeur messianique. Car l’esprit de prophétie, éteint depuis Malachie, devait, selon l’attente du Judaïsme, revenir comme signe de l’ère messianique, soit dans la personne d’Élie, soit sous forme d’une effusion générale de l’Esprit. En fait, il s’est présenté, du temps de Jésus bien des faux prophètes.
C’est en Jésus seul que la foi chrétienne a reconnu le Prophète annoncé. Toutefois, le charisme de prophétie s’étant répandu dans l’Eglise primitive à la suite de la Pentecôte, ce titre de Jésus s’est effacé bientôt devant d’autres titres plus spécifiques de la christologie.
Même sans l’addition de saint Matthieu“ Fils de Dieu ”, la confession de Pierre, parlant au nom du groupe apostolique, est de grande importance et marque un tournant décisif dans la carrière terrestre de Jésus. Alors que la foule s’égare dans ses pensées sur son compte et s’écarte de plus en plus de lui, ses disciples reconnaissent pour la première fois, de façon explicite, qu’il est le Messie. Désormais, Jésus va consacrer ses efforts à former ce petit noyau des premiers croyants et à purifier leur foi.
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Illustrations
- Prédication de Pierre au Temple après l'ascension de Jésus
              (église Saint-Michel de Dijon, France)
- Images d'évangiles

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Chers lecteurs, si vous avez des remarques, des observations ou des questions, écrivez-moi à l'adresse theophile21@orange.fr
À suivre chaque dimanche … si vous le voulez bien.

dimanche 13 novembre  2016

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