vendredi 21 octobre 2016

Les évangiles, quatre livres qui parlent de Jésus

Les entretiens du dimanche
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Les évangiles
Les évangiles, quatre livres qui parlent de Jésus


Résumé des chapitres précédents
Candide est une jeune femme en recherche de spiritualité; elle s'est adressée à son ami Théophile, diacre permanent, qui a accepté de l'aider. Ils se retrouvent chaque dimanche pour un entretien, auquel un invité peut se joindre. Ainsi nous avons fait la connaissance de François, moine franciscain, et de Louis diacre permanent. Leurs entretiens ont porté sur Candide et Théophile [1], l'amour et la patience de Dieu [2], la foi [3], et ils ont entrepris de présenter Jésus [5]. Un chapitre a été consacré exceptionnellement à la canonisation d'Élisabeth de la Trinité [4].
Les nombres n entre […] indiquent le numéro du chapitre concerné déjà paru.
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Jésus, Marie et Joseph
Le dimanche précédent, Candide avait repensé à tout ce que Théophile lui avait appris sur la réalité historique de l'existence de Jésus. Elle était convaincue que Jésus était un homme ayant vécu au premier siècle de notre ère. Mais cette certitude ne comblait pas sa soif d'en savoir plus sur lui.
Qui était-il réellement? Qu'avait-il dit et fait? Pourquoi presque vingt siècles après sa mort  y avait-il encore des millions d'hommes et de femmes qui  dirigent leur vie selon son enseignement? Pourquoi y avait-il eu tant de gens qui avaient accepté de mourir sous la contrainte et la torture plutôt que de renier leur foi en cet homme? Avait-il vraiment été envoyé par Dieu ou n'était-ce qu'un illuminé? Car enfin, Théophile et ses amis Louis et François avaient envers lui une foi si forte, qu'ils semblaient le prendre pour Dieu lui-même!
N'en pouvant plus de retourner sans cesse ces questions, elle avait appelé le soir même au téléphone Théophile pour qu'il lui fasse connaître l'enseignement de Jésus et lui explique comment cet enseignement était parvenu à tant d'hommes et de femmes à travers les siècles et le monde entier, et pourquoi ils en faisaient leur règle de vie.

         Donc, le dimanche matin, Candide arriva en avance, tellement elle était impatiente d'entendre les explications de Théophile. Elle le rejoignit dans la petite salle habituelle. Théophile était en compagnie du curé de la paroisse, le Père Stanislas; celui-ci essayait de réconforter Théophile, qui avait l'air soucieux.
         Surprise de voir son ami dans cet état, elle lui demanda: "Théo, que se passe-t-il? Tu as l'air triste et préoccupé."
- "Oui, en effet" répondit-il évasivement.
         Comme il ne semblait pas vouloir en dire plus, le Père Stanislas prit la parole: " Si tu me le permets, je vais dire à ton amie ce qui te préoccupe: le permets-tu?"
Un grognement apparemment approbateur lui répondit.
- "Voilà. Candide, Théo a passé des examens de santé qui ont mis en évidence plusieurs dysfonctionnements, qui étrangement ne le font pas souffrir. Il va devoir se soigner, et une opération classique, mais importante,  le tracasse, car il y a des problèmes liés à son ADN qui complique les choses."
- "Oh! mon ami, je te plains. Que puis-je faire pour toi?"
- "Prier … Prier le Seigneur, prier la Vierge Marie, prier sainte Élisabeth de la Trinité … cela me suffira …"
- "Mais je ne sais pas prier"
- "Penses et dis seulement ce que ton cœur t'inspire"
- "Et pourquoi Élisabeth de la Trinité?"
- "Parce que je la connais depuis douze ans, que j'ai même donné un enseignement sur sa spiritualité, enfin parce que j'ai eu l'honneur d'être le diacre de service à la messe du centenaire de sa mort à Dijon… Voilà pourquoi. Ça n'a rien à voir avec un engouement passager lié à sa canonisation."
et il ajouta rageusement: "Bon. Assez parlé de tout cela. Si vous voulez savoir ce que je pense, j'évoquerais le psaume 131 (130):
mon âme est en moi comme un enfant,
comme un petit enfant contre sa mère.
J'ai confiance dans la miséricorde de Dieu, et dans la protection de la Vierge Marie, et aussi dans l'intercession d'Élisabeth de la Trinité qui a fait l'expérience d'une maladie terriblement douloureuse"
Il ajouta: "Venons-en aux questions qui te tracassent… Père, si vous pouviez rester, nous en serions heureux"
- "Bien volontiers"

         Alors Théophile commença ainsi : "Pour répondre à tes questions, il va falloir te présenter Jésus, ses actes, son enseignement, en progressant par petites étapes.
         Nous savons beaucoup de choses sur lui; elles nous sont parvenues au cours des siècles par quatre livres que nous appelons <évangiles> c'est-à-dire <bonne nouvelle>...Arrête-moi chaque fois que je dirais un mot ou une expression qui ne te sont pas familiers."
Candide approuva d'un hochement de tête: "bonne nouvelle, ça veut dire quoi?"

- "Ma réponse va sans doute t'étonner, et plus sûrement encore, ne pas te satisfaire. Ce que je vais te dire, tu le comprendras plus tard. En effet, sans les Évangiles, nous ne saurions pas que Dieu dans son amour infini nous a envoyé Jésus, son Fils, pour diriger notre vie. Ces textes sur la vie, la mort, et la résurrection de Jésus constituent les meilleures nouvelles que le monde ait reçues."

 Théophile poursuivit: " Les évangiles sont quatre récits pour un même personnage présenté sous des jours différents. On y relève des différences mais aussi une irrésistible cohérence. Bien loin de se contredire, ces récits s'enrichissent mutuellement. Les quatre évangélistes, Matthieu, Marc, Luc et Jean, témoignent de faits qui leur permettent de dire: le Christ est venu, c'est Jésus, il est Fils de Dieu, il est mort et ressuscité, et aujourd'hui il est vivant."
- " Ta dernière phrase, mon ami, c'est comme du chinois, interrompit Candide"
- " Je n'en doutes pas. Mais, patience. Retiens cette phrase : le Christ est venu, c'est Jésus, il est Fils de Dieu, il est mort et ressuscité, et aujourd'hui il est vivant… Pour le moment, je t'explique ce que sont les évangiles qui nous font connaître Jésus"
- "Attends une minute … Je note; fais-moi confiance pour te rappeler ta promesse de m'expliquer tout ça plus tard….. Voilà, c'est fait"

Théophile ne voulant pas désobliger le Père Stanislas lui suggéra de continuer l'exposé.
- "Bien. Je prends le relais. Les évangiles font partie de la Bible, et ils constituent une partie de ce qu'on désigne par  <Nouveau Testament>. Ils mettent Jésus en scène, soit qu'il parle, soit qu'il agisse, souvent les deux ; soit qu'il se laisse faire comme au moment de sa mort, ou que des témoins le reconnaissent vivant après sa résurrection.
Ils imprègnent notre culture occidentale, nourrie par vingt siècles de christianisme. Cependant on rencontre de plus en plus, dans des pays de chrétienté traditionnelle, des personnes qui ignorent tout des évangiles, surtout parmi les plus jeunes. on parle même de déchristianisation.
Candide intervint : "Vous voulez dire qu'on ne connait même plus Jésus? Que la spiritualité chrétienne est méconnue, en perte de vitesse?"

- "Oui, hélas! c'est une situation difficile à vivre pour nous, chrétiens; notre société, et particulièrement en notre pays, notre société se veut laïque, sans religion. Et cependant, ceux qui ont une vie religieuse gardent leur foi, qu'ils soient chrétiens, juifs ou musulmans: en vingt siècles, personne n'a pu étouffer ou éteindre le vécu religieux, même les pires régimes totalitaires.
Mais je continue. Les évangiles ont été rédigés plusieurs dizaines d'années après les faits qu’ils rapportent. Mis à part deux événements qui sont la naissance de Jésus et sa présence au Temple de Jérusalem parmi les plus fameux religieux quand il était encore enfant, ils ne rapportent rien sur lui avant sa trentième année.
Sans la résurrection de Jésus, il n'y aurait eu ni évangiles ni Église ; Pâques est l'événement par lequel la vie de Jésus, qui s'était terminée par un échec, fut transformée en chemin d'espérance. Pour le croyant, la Résurrection est plus qu'un tournant, elle est le pivot sur lequel repose l'histoire du monde. Le Ressuscité est le même homme que celui qui sillonna pendant trois ans les routes de Galilée, étonnant ses auditeurs par l'originalité de son enseignement et soutenant sa prédication par de nombreux miracles. Et les premières personnes qui ont proclamé Jésus vivant pour toujours sont celles qui, avant sa mort, l'avaient accompagné dans ses déplacements ; elles l'ont reconnu, se rappelant tout ce qui s'était passé dans leurs années de vie commune

Candide l'interrompit : - "J'ai du mal à croire que Jésus soit ressuscité et toujours vivant de surcroît! mais où,"
Théophile intervint: "Chère Candide, tes remarques sont judicieuses, mais laisse le Père continuer. Tu verras: tout cela s'éclaircira au fur et à mesure que tu poursuivras ta recherche."
Le Père Stanislas, pas fâché du tout par ces interruptions par Candide, reprit son exposé : "Il y a quatre rédacteurs des évangiles: Matthieu, Marc, Luc et Jean. Leurs textes ne sont pas des biographies au sens actuel du terme. Chacun  des évangiles a été rédigé pour des groupes et des communautés bien ciblées, d’où quelques différences dans la relation des évènements, et des chronologies un peu différentes : rappelons que la chronologie n’a qu’une importance très secondaire à l’époque de Jésus. En ce temps, seuls comptent les évènements marquants de la vie de celui qu’on évoque. Plus tard, je pense que Théophile reviendra sur tous ces points encore obscurs pour vous""
- " Je vous fais confiance. À propos de la biographie à cette époque, c'est ce que Théo m'a dit."
- "C'est exact"

Le temps a passé vite. Aussi nos amis ont-ils décidé de se retrouver le dimanche suivant. Beaucoup de nouvelles questions allaient surgir, notamment sur des mots, comme résurrection par exemple, que Théophile et le Père Stanislas ont cités. Ils firent la liste des questions que Candide a soulevées, et ils furent étonnés de constater l'étendue et la pertinence de sa curiosité.

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Complément à cet entretien
30e dimanche du temps ordinaire, année C.
Évangile selon saint Luc 18,9-14

09 À l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici :
10 « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts).
11 Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : “Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain.
12 Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.”
13 Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !”
14 Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »


 Proposition de méditation


Cette parabole illustre parfaitement ce qu’est l’autosatisfaction, que ce soit comme ici dans le domaine spirituel, ou plus généralement dans la vie de tous les jours : « Je suis le meilleur, le plus beau, le plus (tout ce qu’on veut) … quant à « Machin » je lui suis bien supérieur » Nous vous laissons le soin de penser à toutes les variations possibles sur ce thème !
S’il semble qu’il soit dans la nature humaine d’avoir des préjugés, il serait bon de marquer une pause dans nos activités pour dresser notre liste personnelle de préjugés, en toute objectivité et sans épargner notre petite personne. Les préjugés sont source de rejet, d’exclusion, d’ignorance ; ils sont la marque du refus de communiquer avec l’inconnu, de comprendre « l’autre ». Comprendre la pensée de notre prochain n’est d’ailleurs pas adopter son point de vue ; cela peut au contraire être l’origine d’une relation plus équilibrée, plus pacifique. Cela demande un effort. Acceptons le risque de l’échec !
Cette parabole est aussi un rappel à plus d’humilité. Dieu n’aime pas les orgueilleux, Il n’aime pas ceux qui se croient supérieurs aux autres, ceux qui méprisent leur prochain. Faisons nôtre la parole du publicain : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! »
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Ps 130 (131)
L’âme en paix s’abandonne à Dieu sans inquiétude ni ambition. La même confiance filiale est demandée à tout le peuple de Dieu.
01 Seigneur, je n'ai pas le coeur fier ni le regard ambitieux ; je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent.
02 Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère.
03 Attends le Seigneur, Israël, maintenant et à jamais.
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Illustrations
- Images d'évangiles
- La Sainte Famille
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Chers lecteurs, si vous avez des remarques, des observations ou des questions, écrivez-moi à l'adresse theophile21@orange.fr
À suivre chaque dimanche … si vous le voulez bien.
dimanche 23 octobre 2016




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