Les
entretiens du dimanche
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Candide et Théophile
C’était
un dimanche qui s’annonçait comme tous les autres dimanches : levé un peu
plus tard que d’habitude, petit déjeuner amélioré, toilette. Puis vers 10
heures je m’étais mis en route pour me rendre à l’église de mon quartier pour
participer à la messe.
Il
faut vous dire que je suis diacre permanent. On m'appelle Théophile. Mais
peut-être ignorez-vous ce qu'est un diacre permanent? Bonne question. Le mot
"diacre" vient du grec et
signifie "serviteur"; son
équivalent en latin est "minister",
d'où le français "ministre".
Le diacre permanent est un homme, de 35 ans au moins, qui est ordonné par
l'évêque en vue d'une mission personnelle bien déterminée, en général pour
venir en aide aux pauvres, aux personnes souffrantes; bien d'autres missions
existent. En France, le diacre est très souvent marié, en activité dans la
société civile (ingénieur, commerçant, etc). Outre cette mission, le diacre
permanent ne peut célébrer que deux
sacrements (mariage, baptême); et les funérailles, bien évidemment. Enfin, il
peut prononcer l'homélie de la messe dominicale. Un homme marié n'est ordonné
diacre que si son épouse y consent ! Enfin, de plus le mot
"permanent" implique que le diacre ne sera jamais prêtre, même s'il devenait veuf. Comme toute règle, il peut y avoir une exception, mais c'est le pape
qui est le seul habilité à l'accorder.
Bref,
ce dimanche me semblait ne pas devoir être différent des autres dimanches.
En
montant les marches du parvis, je sentis une main, derrière moi, se poser
doucement sur mon épaule. Surpris, je me retournais et là … là, quelle ne fut
pas mon étonnement de reconnaître mon amie Candide, que j’avais perdue de vue
depuis quelques années! Candide est une jeune femme qui a pris ses distances
avec la religion, du moins je le crois.
- Candide, que je suis heureux de te
revoir. Que fais-tu là ? Que deviens-tu ?
- Ce serait bien long à te raconter.
(elle hésita avant
de poursuivre)
Théophile,
tu sais que je ne suis pas baptisée. Depuis quelque temps, il me semble que
quelqu’un me parle. Je suis troublée par cette voix intérieure. Serait-ce ton
Dieu ?
(elle
se tut)
- Racontes-moi.
- Eh bien voilà. Je n’ai pas osé en parler
à ma famille ni à mes amis, de crainte qu’ils ne se moquent de moi. Mais j’ai
appris que tu avais été ordonné diacre. Alors je me suis dis que, toi, tu
m’écouterais, que tu m’aiderais à y voir clair. Veux-tu m’aider ?
- Bien sûr. C’est l’heure de la messe.
Entres et tu m’attendras ; après l’office, nous reprendrons cette
conversation dans le petit cloître de l’église. Cela te convient-il ?
- Oui.
Et
voilà comment naquirent ce que nous appellerons les entretiens du dimanche.
*****
Petit complément à cet entretien l'entretien.
Proposition de méditation
Il
nous semble qu'à un moment se présentent en toute vie plusieurs questions
existentielles, à tout homme et à toute femme, en particulier dans nos sociétés
occidentales en ces périodes troublées qu'elles vivent: attentats, migrations
massives, guerres, pauvreté et précarité, souffrances, solitude, avenir fermé,…
- Pourquoi
tant de mal? Pourquoi tant d'indifférence entre les gens?
- Pourquoi Dieu semble-t-il absent ou indifférent à nos souffrances?
- Je
suis chrétien: ma vie est-elle conforme à l'enseignement du Christ?
- L'argent
pourrit la société: quel enseignement tirer personnellement de l'évangile de
dimanche 18 septembre 2016? En voici le texte:
Lc 16,1-13
01 Jésus disait
encore aux disciples : « Un homme riche avait un gérant qui lui fut
dénoncé comme dilapidant ses biens.
02 Il le convoqua
et lui dit : “Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ? Rends-moi les
comptes de ta gestion, car tu ne peux plus être mon gérant.”
03 Le gérant se dit
en lui-même : “Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la
gestion ? Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force.
Mendier ? J’aurais honte.
04 Je sais ce que
je vais faire, pour qu’une fois renvoyé de ma gérance, des gens m’accueillent
chez eux.”
05 Il fit alors
venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au
premier : “Combien dois-tu à mon maître ?”
06 Il
répondit : “Cent barils d’huile.” Le gérant lui dit : “Voici ton
reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.”
07 Puis il demanda
à un autre : “Et toi, combien dois-tu ?” Il répondit : “Cent
sacs de blé.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu, écris quatre-vingts.
08 Le maître fit
l’éloge de ce gérant malhonnête car il avait agi avec habileté ; en effet,
les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière.
09 Eh bien moi, je
vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le
jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures
éternelles.
10 Celui qui est
digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une
grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi
dans une grande.
11 Si donc vous
n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera
le bien véritable ?
12 Et si, pour ce
qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient,
qui vous le donnera ?
13 Aucun domestique
ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou
bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la
fois Dieu et l’argent. »
Saint Grégoire de Nazianze (330-390)
adressait ce conseil à ses contemporains:
Ne soyons pas de mauvais
gérants des biens qui nous sont confiés afin de ne pas nous entendre dire : «
Rougissez, vous qui retenez le bien d'autrui ; imitez la justice de Dieu et il
n'y aura plus de pauvres ». Ne nous épuisons pas à amasser et à tenir en
réserve quand d'autres sont épuisés par la faim.
Si vous souhaitez faire une observation, un commentaire ou poser une question, utilisez l'adresse theophile21@orange.fr
À
suivre dimanche prochain… si vous le voulez bien.
L'article du dimanche 25 septembre sera accompagné d'une proposition de méditation sur l'évangile du dimanche.
Théophile, diacre permanent
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